Archives départementales d'Eure-et-Loir

Chapitre 4 : Septembre 1940 - Décembre 1941 : la guerre s'installe

L'occupation allemande : document 4.7

L’occupation allemande : document 4.7

  • Document 4.7 :
    Rapport du sous-préfet de Dreux au Préfet faisant état d’un interrogatoire mené par le commissaire de police de Dreux révélant l’existence de réseaux résistants entre Londres, Paris, Dreux, Chartres et l’Algérie, 11 novembre 1941, Arch. dép. Eure-et-Loir, 14 W 40
  • Thème : Résistance et répression
  • Place dans l’ouvrage : p. 44-45
  • Commentaire :
    Ce rapport du 11 novembre 1941 du sous-préfet de Dreux au Préfet d’Eure-et-Loir, son supérieur hiérarchique, offre deux niveaux de lecture.
    Le premier porte sur les modalités d’action des réseaux de résistance. On y lit en effet un condensé de toutes les forces à l’œuvre dans la lutte contre l’Allemagne. Les réseaux parisiens sont en contact avec l’Intelligence Service britannique qui finance les opérations de ces réseaux. Ceux-ci s’appuient sur des agents de liaisons très divers : des hommes et des femmes français bien sûr, mais aussi des républicains espagnols qui ont fui le franquisme et poursuivent ainsi leur lutte contre le fascisme. Ces réseaux s’étendent autour de Paris jusqu’à Chartres et Dreux. L’Algérie leur sert de base arrière. Enfin, l’action révélée ici est double : il s’agirait de dérober des documents conservés dans un coffre rue de Rivoli à Paris (action de renseignement) mais aussi d’assassiner deux officiers allemands (action armée).
    Le second niveau de lecture porte sur l’enquête elle-même : le rapport indique en effet qu’il « semble qu’il s’agisse d’un faible d’esprit ». Si tel est le cas, il faut croire que celui-ci a imaginé cette histoire. Il faut donc rappeler que l’existence de liens entre les services d’espionnage britanniques et les groupes français de résistance ne faisaient de doute pour personne. Ces éléments étaient régulièrement évoqués dans la presse autorisée, celle-ci condamnant par la même occasion les complots du Général de Gaulle. Au cours de son interrogatoire, le suspect évoque aussi les attentats de Nantes et de Bordeaux. Deux officiers allemands y ont en effet été assassinés par des résistants les 20 et 21 octobre 1941. Ces attentats ont connu un écho d’autant plus grand que les représailles allemandes furent sévères : 48 otages fusillés, dont le jeune Guy Môquet. 
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