Archives départementales d'Eure-et-Loir

Testament du Général Marceau, 1796

FR AD 28 / Collection Maurice Jusselin, n° 239

Papier, 21 x 20 cm environ

 

Le Général Marceau

François Séverin Marceau-Desgraviers est né à Chartres le 1er mars 1769.

Engagé à seize ans au régiment de Savoie-Carignan, en garnison à Metz, il bénéficie en 1789 d'un congé opportun qui lui permet d'être, à Paris, un témoin privilégié des débuts de la Révolution.

Capitaine, le 1er novembre 1791, puis Lieutenant-colonel en second, le 25 mars 1792, du bataillon des volontaires d'Eure-et-Loir, il obtient le 7 novembre suivant sa réintégration dans l'armée régulière, avec le grade de Lieutenant de cavalerie.

L'affectation au printemps suivant de son unité en Vendée, où vient de débuter la rébellion royaliste, décide de son avenir. La désorganisation de l'état-major républicain, qui favorise la nomination d'hommes nouveaux, le courage et les capacités dont il fait preuve sur le champ de bataille, ainsi que certaines circonstances favorables (il sauve la vie d'un député influent le 9 juin devant Saumur), lui valent une série de promotions exceptionnellement rapides : simple Capitaine le 1er mai, Général de brigade le 16 octobre, Général de division le 10 novembre, il est Général en chef par intérim de l'armée de l'Ouest le 5 décembre 1793. Il a moins de vingt-cinq ans.

Il remporte dans les jours qui suivent deux victoires décisives contre les Vendéens, dans la nuit du 12 au 13 décembre au Mans, puis le 23 décembre à Savenay.

Mis à l'écart par le nouveau Général en chef quelques jours plus tard, il est nommé au printemps suivant à l'armée des Ardennes, la future armée de Sambre-et-Meuse. Il participe aux principales batailles de la campagne de 1794, à commencer par l'importante victoire de Fleurus le 26 juin, et reçoit le 23 octobre la reddition de la ville de Coblence.

Au cours des deux années suivantes, il est principalement chargé de garder les passages du Rhin, tandis que les armées françaises s'emploient à des campagnes infructueuses contre les Autrichiens.

C'est ainsi qu'en septembre 1796 il doit assurer la sécurité de l'armée de Sambre-et-Meuse qui reflue vers la rive gauche du Rhin. Le 19 septembre, près d'Altenkirchen, il est touché à l'abdomen par un tireur isolé. Transporté dans la petite ville, il doit être abandonné par ses compagnons à la bonne volonté des Autrichiens.

Le surlendemain, 21 septembre, il succombe à ses blessures, après avoir reçu sur son lit de mort l'hommage de plusieurs Généraux autrichiens. Le Général en chef, l'archiduc Charles, décide de lui rendre les honneurs militaires et de restituer sa dépouille aux Français. Il est inhumé le 23 septembre à Coblence.

 

Le testament

Blessé le 19 septembre vers onze heures du matin, Marceau arrive à Altenkirchen trois heures après, et meurt le 21 septembre à six heures du matin.

C'est dans la nuit du 20 au 21 septembre, vers une heure du matin, qu'il dicte son testament à l'un de ses compagnons, le Capitaine Souhait, un officier du génie attaché à son état-major. Seule la signature est autographe.

Recueilli par des amis de Marceau puis par des collectionneurs, le testament fut donné aux Archives départementales d'Eure-et-Loir le 11 novembre 1933 par le chanoine Yves Delaporte, archiviste du diocèse de Chartres.

 

Pour en savoir plus

À l'occasion du bicentenaire de la mort du Général Marceau, les Archives départementales d'Eure-et-Loir lui ont consacré, du 30 septembre au 23 novembre 1996, une exposition sous le titre La Légende de Marceau, Documents fondateurs.

Pour commander le catalogue de l'exposition Marceau

 

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