Archives départementales d'Eure-et-Loir

Authentique des reliques de Saint Monulphe, VIIe siècle

FR AD 28 / G 439
Fragment de parchemin, 10 x 3 cm environ

 

La fabrication du parchemin

Le parchemin est une peau animale, en principe une peau de mouton, parfois une peau de chèvre ou de veau, spécialement traitée pour recevoir des écritures.

Il se distingue du cuir par le traitement reçu : la peau n'est pas tannée, mais dégraissée et tondue, puis tendue sur un support, où elle est nettoyée et séchée. Elle peut en outre, selon la qualité désirée, être poncée ou recevoir un apprêt, par exemple une couche de craie, afin de présenter un aspect plus lisse.

Le parchemin est ensuite découpé aux dimensions souhaitées, en fonction de la longueur du texte à rédiger, mais aussi des moyens financiers de l'acheteur…

Il peut arriver cependant, de façon exceptionnelle, que l'on utilise un parchemin non découpé, c'est-à-dire ayant conservé la forme de l'animal.

Le plan de la ville de Dreux, en 1588, en offre un bon exemple.

Le nom du parchemin vient de celui de la ville de Pergame, en Asie mineure, où la peau animale aurait, selon la tradition, été utilisée pour la première fois comme support d'écriture, au IIe siècle avant notre ère. En fait, le parchemin semble avoir été connu en Asie plusieurs siècles auparavant.

Il est utilisé couramment en Gaule à partir du VIIe siècle et y supplante définitivement le papyrus au IXe siècle. Il devient alors le seul support souple d'écriture utilisé jusqu'à l'apparition du papier, à partir du XIIIe siècle, et reste d'un usage courant jusqu'au XVIe siècle.

 

Qu'est-ce qu'un authentique ? 

L'importance du culte des reliques dans la religion chrétienne est un fait bien connu.

Encore fallait-il que ces reliques, conservées dans les églises au cours des siècles, soient identifiées et authentifiées.

Le mot "authentique" désigne dans ce contexte tout document destiné à permettre l'identification d'une relique. Il peut se présenter sous la forme d'un procès-verbal de reconnaissance en bonne et due forme, ou être réduit, comme ici, à une simple étiquette découpée grossièrement dans un morceau de parchemin.

 

Saint Monulphe, Évêque de Maastricht

Monulphe fut Évêque de Tongres, dans l'actuelle province belge du Limbourg, et de Maastricht, au cours de la seconde moitié du VIe siècle. On lui attribue la fondation, à Maastricht, de la basilique consacrée à Saint Servais, premier Évêque de Tongres au IVe siècle.

À sa mort, Saint Monulphe fut enterré à Maastricht, dans l'église qu'il avait fondée. Aujourd'hui, ses restes reposent toujours dans la crypte de la basilique Saint-Servais, reconstruite à partir du XIe siècle.

 

De Maastricht à Chartres

Une relique du Saint, sous la forme d'une pièce de tissu provenant d'un de ses vêtements, fut transportée jusqu'à Chartres, où elle fut déposée à la cathédrale. Oubliée, puis redécouverte au XVIIIe siècle, elle est identifiée grâce au fragment de parchemin, ou "authentique", qui l'accompagnait.

C'est cet "authentique" qui est aujourd'hui conservé aux Archives départementales d'Eure-et-Loir.

 

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