Archives départementales d'Eure-et-Loir

Décor et liturgie dans les églises de France au XVIIIe siècle

Journée d'étude du 18 septembre 2009

L'exposition consacrée aux "embellissements du choeur gothique" de la cathédrale de Chartres, qui s'est tenue de juillet à septembre 2009 aux Archives départementales d'Eure-et-Loir, a été l'occasion de présenter les deux chantiers successifs de Notre-Dame de Chartres comme autant d'images recomposées, comme autant de variantes auxquelles on a renoncé afin de conserver le projet le plus convenable selon les conceptions des hommes de ce temps pour la cathédrale.

Il importait donc de situer ce chantier dans le mouvement plus vaste qui a touché l'ensemble des églises de France et qui a porté un regard particulièrement attentif au renouvellement du décor des cathédrales, à la fois lieu de la tradition et lieu d'expérimentation des conceptions nouvelles. Un colloque, tenu le 18 septembre 2009, a permis de réfléchir sur la reprise des décors dans les églises de France au XVIIIe siècle et sur ce siècle d'intense réflexion théologique et architecturale.

Convergence et divergence de points de vue

En envisageant les rapports entre la lithurgie et les campagnes de reprise du décor des cathédrales, Mathieu Lours met en évidence un choix authentiquement français qui ne dérive pas directement de l'application différée du concile de Trente comme on l'a longtemps pensé, mais apparaît plutôt comme une résultante de la situation particulière de l'Eglise de France et du gallicanisme, les chanoines s'attachant à perpétuer les traditions lithurgiques. Katharina Krause montre à quel point ces conceptions ont pesé sur la transformation du décor de Notre-Dame de Paris, considéré bien souvent comme le point de départ et le modèle de tous les chantiers ultérieurs. Quant à Philippe Loupès, il envisage une collaboration exceptionnellement harmonieuse entre l'évêque et le chapitre cathédral d'Amiens. A Périgueux, la situation est plus complexe, la disposition particulière de l'architecture gène considérablement les aménagements successifs du choeur et du sanctuaire. Enfin, Philippe Béchu étudie le cas du sculpteur Gervais qui met en pratique les nouvelles conceptions dans le maître-autel qu'il conçoit pour la cathédrale d'Angers. Brigitte Féret présente des familles de sculpteurs tessinois qui ont participé à ce mouvement de reprise du décor, que ce soit dans les cathédrales de Vannes, Albi, Dax, Aire-sur-Adour ou Gap ou bien dans nombre d'églises paroissiales du sud-est ou sud-ouest du royaume de France. Quant à Christian Taillard, passant en revue différents chantiers d'aménagements de choeur, il met en évidence à la fois les problémes inhérents à ce type d'études, problème de datation principalement, mais aussi l'inévitable irruption des particularismes difficiles à percevoir dans une étude générale qui ne s'attache pas précisément aux traditions locales.

Edition

Conseil départemental d'Eure-et-Loir, 2010

138 pages

Prix 

Gratuit

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