Administrer dans l'urgence

La situation était critique pour les autorités administratives (préfet, maires) qui devaient parvenir à maintenir l’ordre dans le contexte de l’invasion du territoire, de la débandade des troupes françaises et de la panique grandissante des populations. L’action du préfet Jean Moulin, sur laquelle il revint longuement dans Premier combat, fut exemplaire : il exhorta les représentants de l’autorité civile à rester en poste, appela la population au calme et s’efforça d’organiser le ravitaillement ainsi que la sécurité des populations dans un département en pleine déroute. Sur le plan local, les maires qui étaient restés à leur poste jouèrent un rôle similaire, devant faire face seuls et assurer la protection des personnes et des biens contre les pillages, maintenir l’ordre, organiser l’hébergement des réfugiés en débloquant des lieux d’accueil dans les édifices publics, voire parfois certaines maisons désertées. Ils purent également réquisitionner d’office certains commerces pour le ravitaillement. Malheureusement ces efforts, réels, furent bien souvent invisibles pour la population tant régnaient la confusion et la panique, aussi beaucoup de ces mesures passèrent-elles inaperçu.

Légende des illustrations :

• Circulaire ordonnant aux préfets et aux maires de rechercher et rassembler les militaires français, belges et néerlandais isolés, 26 mai 1940. – Arch. dép. Eure-et-Loir, 1 W 1. 
• Appel du préfet Jean Moulin exhortant les populations d’Eure-et-Loir au calme, 13 juin 1940. – Arch. dép. Eure-et-Loir, PER 40. 
• Premiers secours à apporter aux victimes de bombardements, s.d. [1939-1940]. – Arch. dép. Eure-et-Loir, 10 R 128. 
• Répartition des cantonnements collectifs à Bonneval, 1940. – Arch. dép. Eure-et-Loir, 5 Num 46 4 (fonds Association des Amis de Bonneval).